JAPON

Région d'Hiroshima, Miyajima et Kure

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MIYAJIMA

Le Torii de Miyajima est accessible en une vingtaine de minutes par bateau depuis le centre ville d’Hiroshima. Ce grand portail rouge orange est l’une des images emblématiques du Japon. Le Torii est comme une porte entre notre monde matériel et celui des esprits. Toc toc toc ! Entrez !

Japan, Hisroshima prefecture, Itzuku island, Torii of Itsukushima sanctuary (Unesco) // Japon, préfecture d'Hiroshima, île d'Itzuku, Torii du sanctuaire Itsukushima (Uneco)

Construite en 1168, le Torii de Miyajima est comme une gigantesque porte d’entrée dans le sanctuaire Shinto d’Itsukushima. Posé sur la mer de Mikasahama à marée haute, Il est accessible à pied quand celle-ci est basse.

 

À cause de cette particularité physique et de son caractère sacré, le site est souvent comparé avec le Mont Saint-Michel. Les deux monuments se partagent la liste du patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco.

Sanctuaire d'Itsukushima

Même si ce lieu de culte est franchement fréquenté par nombre de touristes, on ne peut se priver de cette excursion. Entouré de bataillons de visiteurs asiatiques et européens, j’ai pu apprécier le lieu sacré : le sanctuaire d’Itsukushima. La disposition des pavillons et la décoration sont des exemples de design zen et de feng shui.

 

Si on a un peu de temps, il faut vraiment se faire accompagner par un guide local ou venu d’Hiroshima ville.

 

Pour ma part, je me débrouille en attrapant quelque brides d’infos ici et là et en m’approchant des groupes constitués. Mon excellent guide Ulysse en papier fait le reste du job jusque dans les détails. Pas de doute, les auteurs sont bien passés ici et pas au pas de course.

 

Autre alternative : s’approcher d’un moine shinto et demander s’il est dispo. Si c’est le cas, il peut au moins vous indiquer les grands principes de cette religion teintée d’animisme. L’histoire, la géographie et les us et coutumes à l’intérieur du temple.

J'apprends un peu plus tard que le Torii est parmi les sites les plus recherchés par les instagrameurs. J'attendrai un autre voyage pour faire un selfie pendu au monument
À marée haute, seules les bateaux peuvent l'approcher. Parfois, quand le gabarit le permettent, ils passent même dessous
À marée basse c'est le royaume des cannes à selfie. Mais le site reste impressionnant et la foule n'enlève rien à l'aura mystérieuse de ce monument.

Le reste de l'île de Miyajima

Quand on débarque sur les quais aménagés de l’île Miyajima, on comprend de suite qu’on ne va pas être seul à l’arpenter et qu’on est encore moins le premier à y mettre les pieds. Ceci dit, l’ambiance bon enfant est plus plaisante que pressante. 

 

J’aime le côté enchanteur des daims qui se baladent tranquillement sur la promenade commerçante le long de la mer. Les cervidés sont là, tranquilles, entre les touristes, les vendeurs, les enfants riants, les familles et les touristes. Ils ne montrent pas le moindre signe de crainte. Les animaux sont friands d’un peu tout ce que vous avez dans les mains et qui se mange. Si vous êtes trop sympa, ils ne ne vous lâchent plus. En ce qui concerne notre relation, ils comprennent vite qu’ils sont tombés sur l’étranger le moins enclin à leur donner quoique ce soit. D’une, je bosse ! De deux, je ne sais si c’est très bien de gaver des daims comme des oies du Périgord.

Iwaso hotel

Rue et architecture sur les hauts de lHatsukaichi

Au fond d’une petite rue bordée d’artisans, sur les hauteurs de la ville, l’établissement familial est situé à l’orée de la forêt. Le Iwaso est un petit ryokan, ce sont des petits hôtels typiques. Celui-ci est plutôt moderne, même s’il a gardé un charme d’antan. À Miyajima, le Iwaso est une institution. La famille impériale vient encore profiter du onsen de l’établissement lors de fréquents séjours à Miyajima. L’empereur Akihito qui a abdiqué cette année en avril, vient se reposer à cette adresse assez souvent.

 

Quant à Naruhito, le tout nouvel empereur, il n’a pas encore honoré l’établissement de sa présence (en même temps, ça fait une semaine qu’il a été intronisé).

 

Le onsen ! Ce fameux bain japonais dont toutes les bonnes maisons sont pourvues. Même s’il doit être de source thermale, c’est souvent notre spa à nous. Ici, on ne parle pas de salle de bain, mais de onsen. Véritable lieu de bien être et de forum social.

Onctueux Osen
....ce bain de jouvence

Osen ou spa ?

C’est exactement la même chose, sauf que le onsen doit en principe être de source thermale. Au Japon, le onsen est comme un bain public ou privé. Nombre d’hôtels ou plutôt de ryokans, voire des guest-houses (appelées minshuku) n’ont pas de salle de bain. À la place, c’est un onsen communautaire. Idem pour les maisons particulières, qui des plus modestes aux plus aisées, sont pourvues d’un onsen. Au Japon, les bains sont bien plus qu’une tradition. C’est une façon de vivre et d’appréhender l’hygiène corporelle, mais aussi un art d’être et de paraitre dans son plus simple habit : nu.

Photographier ou prendre un bain ?

J’aurai adoré vous parler de la pratique des onsen à Miyajima, mais en service commandé et de passage seulement 24 heures sur l’île de Miyajima (ajouté à une météo plus grise que bleue), m’oblige à faire des choix drastiques et à cavaler entre le Torii et la forêt avec un trépied pour faire mes photos. Seule la rédactrice avec laquelle je forme ce binôme pour un magazine papier aura ce privilège. Seule la présence de la famille impériale m’aurait poussé à faire le choix du onsen plutôt que de capter la lumière crépusculaire sur le Torii.

Petit chalet et chambre deluxe bungalow du ryokan Iwaso
L'intérieur, on y est bien !
L'extérieur du onsen communautaire et haut de gamme de l'hôtel ryokan Iwaso
Plus zen, tu meurs !

Les huîtres de Miyajima au restaurant Kakiya

Ça, je peux en parler. J’ai eu l’honneur d’être invité pour le déjeuner au Kakiya. Le restaurant à la décoration tendance et dans lequel on se sent à l’aise, même si en reportage je cours, je transpire et je suis souvent fagoté comme l’as de pic. L’endroit design est connu pour être le palais de l’huitre crue ou cuisinée de Miyajima. Je ne savais même pas qu’une huitre pouvait être cuisinée à ce point et offrir autant de saveurs.

 

Huitres tempura (en beignet frit), crue, arrosée de vin blanc, à l’étouffée, gratinée, en brochettes, farcies… Les mille et une façons de déguster les huîtres sont au Kakiya.

KURE

À 45 minutes de la ville d’Hiroshima, en se dirigeant vers la mer, toujours dans la préfecture éponyme, c’est la ville de Kure. Plus de 200.000 habitants pour cette ville de garnison connue pour être une des plus importantes bases navales de l’archipel nippon.

Le sous marins R030 fleuron de la marine japonaise à quai dans son port d'ancrage : la base navale de Kure.

Base navale

En arrivant ici, je comprends pourquoi les Américains ont ciblé Hiroshima. Déjà, pendant la guerre du Pacifique c’est de Kure que partaient les cuirassés, les destroyers et autres croiseurs qui menaient la vie dure aux forces alliées dans le Pacifique. Du moins au début des hostilités, avant le retournement de la bataille de Midway.

 

Je me rends compte qu’une base navale, c’est plutôt joli. Si si… c’est graphique et le noir et blanc est de rigueur. Avec la brume qui flotte sur la mer de Seto et les tons métalliques des vaisseaux de guerre, je me régale. Les contre-jours sont graphiques, les silhouettes des bateaux et d’un sous-marin à quai, donnent du sens à mes photos. Moi, mes optiques Nikon et mes deux D700, nous nous régalons et nous nous félicitons. (Façon de parler, je ne parle pas encore à mes boitiers). C’est un régal pour les yeux et les capteurs.

Tranquille pour faire des photos

Je suis même surpris de pouvoir faire des photos sans que personne ne me pose de questions ou vienne m’empêcher de travailler. Je suis quand même sur une base militaire armée et dont les navires de guerres sont susceptibles de rester au confidentiel, voire au secret défense. Après réflexion, je me souviens que le Japon n’a pas d’armée offensive, mais plutôt une Force Armée d’Auto-défense héritée d’une guerre perdue.

 

L’archipel étant à la portée des missiles nord coréens, c’est peut-être malin d’avoir une armée, même classifiée en auto-défense.

Yamamoto dans son musée

Le sous-marin R030 fleuron de la marine japonaise
Affiche pour recruter dans les trois armées : terre, air et mer. Les personnages illustrés sont issus de mangas
Sous-marin et torpilleur dans le port de Kure

Je me souviens de mon année de CM1. Quand j’avais les genoux égratignés et que je portais des culottes courtes. (Ça n’a pas trop changé en fait). Avec mes copains, nous nous faisions les champions des blagues foireuses en imitant l’accent japonais et en abusant des jeux de mots tels que « Yamamoto qui est garée en double file », ou encore « Yamamoto qui est au garage »… Je ne savais même pas que Yamamoto était l’un des plus grand amiral de la marine impériale japonaise et que le plus grand cuirassé jamais construit à l’époque portait son nom.

 

Ce fleuron de la marine impériale japonaise de 1941, le Yamamoto fut l’un des bateaux les mieux armés de la planète. Même s’il ne s’est servi de ses canons qu’une seule fois, il sera coulé par les Américains avant d’atteindre les plages Okinawa sur lesquelles son objectif était de s’échouer pour laisser débarquer l’infanterie en mission tout aussi suicide. Décidément, la notion de kamikaze n’était pas vaine dans les armées nippones.

 

Le Musée Maritime de Kure, appelé aussi Musée Yamamoto, est situé sur le port à deux brasses de la base navale, l’établissement a été refait il y a peu. À l’intérieur, j’apprécie l’ambiance lumineuse. J’adore cet endroit aux hautes parois blanches. Même si l’on n’est pas féru de l’histoire maritime contemporaine ou de la Seconde guerre mondiale, on découvre un univers de technologie et de code d’honneur dont l’armée impériale de l’époque semblait très friande. Pour le petit garçon que je suis resté, c’est tout de même malheureux d’être obligé de visiter ce musée au pas de course. J’ai du mal à me dire que je reviendrai, on ne va pas à Kure aussi facilement que Porte de la Chapelle ou à la braderie de Lille… Bref !

Un vent divin

La maquette au 1/10 du cuirassé est dans la salle principale du bâtiment. Largement éclairée par une énorme baie vitrée, les détails sont impressionnants. Cette maquette est dix fois plus petite que le bateau original, mais ici en cale sèche, elle en impose quand même.

 

J’ai juste le temps de poser un oeil nostalgique en admirant cet avion. Un Zero rescapé des escadrilles de kamikazes et de la série télé de mon enfance : Les Têtes Brulées.

 

J’apprends en lisant un panneau, que Kamikaze (qui se prononce Kamikazé) veut dire Vent Divin. J’aime l’idée de la poésie jusque dans le sacrifice ultime.

…  » Un vent divin lui donne des aileees pour accompliiirrr sa mission… regarde le descendre du ciel…. Ka-ha-mikaze, ka-ha-mikaze… « .

 

Voilà, c’est malin ! J’ai en tête les paroles de la chansons de Luc Thaï  » Kamikaze« . La boucle est bouclée 

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