ISRAËL

Jérusalem en courant : Un marathon pour l’Histoire

Comme toutes les capitales du monde, Jérusalem organise chaque année un marathon. Nous étions dans la capitale israélienne le 17 mars dernier avec les 40 000 coureurs attendus dans la cité millénaire. Là où les trois religions du livre cohabitent, malgré les soubresauts de l’histoire. Récit de ce Marathon de Jérusalem.

Jérusalem, l'histoire

Quand la passion du sport permet de voyager, de se cultiver. C’est le cas en entreprenant le Marathon de Jérusalem

Le Mont des Oliviers

Au sommet du Mont des oliviers, la vue sur la vieille ville de Jérusalem invite à la contemplation. Devant nous, l’esplanade des Mosquées nous fait face et le toit en or du célèbredôme du Rocher pose fièrement devant cette cité qui n’était qu’une petite bourgade isolée il y a 4 000 ans. La mosquée Al-Aqsa est toute proche, alors que le Mur des Lamentations et l’église du Saint-Sépulcre font définitivement de Jérusalem une ville triplement sainte.

 

Entre Ciel et Terre

En ce mois de mars, la température est parfaite pour déambuler sur l’une des collines qui surplombent Jérusalem. Le Mont des oliviers accueille les touristes et les fidèles venus découvrir ce lieu incontournable pour les trois religions monothéistes. Selon les textes, c’est là que Jésus rencontra pour la dernière fois ses disciples et monta au ciel. Pour le visiteur de passage, c’est aussi une rude montée qui s’impose à pied pour atteindre le sommet de cette colline. Après être passé devant la magnifique église orthodoxe de Sante-Marie Madeleine et le plus grand cimetière juif du monde, le quartier arabe s’étend sur cette partie de la ville.

Après cette prise de contact avec la ville Sainte, Marathon de Jérusalem peut commencer.

Jérusalem, le Marathon

En contrebas, les coureurs sont déjà nombreux dans la capitale pour un petit footing à J-1 du marathon. Le profil de la course est vallonné, comme l’est cette ville d’un million d’habitants dont la démographie a explosé au cours des deux derniers siècles (Jérusalem ne comptait que 15 000 âmes en 1850). 40 000 participants sont attendus sur les différentes courses au programme (marathon, semi-marathon, 10 km, 5 km et Family Race de 1,7 km). De notre côté, c’est le 10 km qui est au programme et si la distance est raisonnable, le dénivelé annonce une course exigeante.

Foule de coureurs sur boulevard vue en plongée
40 000 participants sur les différentes courses au programme. ©Sport Photography

Départ

Le 17 mars, la météo est parfaite pour courir le Marathon de Jérusalem. 15°C dans l’air, peu de vent et un ciel bleu qui n’annonce aucune précipitation ce samedi-là. Après un départ près de la Knesset (le parlement israélien) et l’immense musée d’Israël qui renferme plus de 500 000 œuvres, les premières pentes ralentissent le rythme du peloton et nous emmènent dans la vieille ville par la porte de Jaffa, ancien passage dans les fortifications de Jérusalem. Le bitume se transforme en pavé et l’on est encouragé par les touristes et les locaux en passant près des petites ruelles de la vieille ville qui grouille déjà de monde en ce jour de shabbat.

Coureurs sur avenue et oeuvre d'art contemporain
Marathon, semi-marathon, 10 km, 5 km et Family Race de 1,7 km sur les avenues de Jérusalem. ©Tomer Feder/Sport Photography
Marathoniens en course
Le profil de la course est vallonné. Tout comme la topographie de Jérusalem. ©Lior Djrm/ Sport Photography

Difficile d’identifier les nombreux monuments que l’on croise en courant mais on a tout de même le temps d’admirer la Tour de David, ancienne citadelle du quartier arménien. Là, une bar-mitsvah est célébrée au pied des anciennes fortifications. On entend les chants des familles et la voix grave du rabbin. On distingue aussi les plats étalés au sol, annonciateurs d’une fête qui devrait durer toute la journée. Plus loin, on continue dans ce quartier arménien de la vieille ville et l’on admire la Cathédrale Saint-Jacques de Jérusalem, érigée là où aurait vécu l’apôtre Jacques le Majeur.

Arrivée

On sort de la vieille ville par la porte de Sion, à quelques mètres du mont du même nom, là où se trouve la tombe de David, roi d’Israël au Vème siècle av J.C. Le peloton du Marathon de Jérusalem finit par rejoindre le Saker Park, lieu de départ et d’arrivée de ce 10 km que j’achève en 45’47’’ à la 88ème place sur 5 042 partants. Le chrono n’est pas fantastique par rapport à mes standards mais considérant les nombreuses montées qui ont jalonné le parcours, j’en ai gardé sous le pied pour éviter d’arriver complètement à plat, d’autant qu’un petit détour par la forteresse de Massada est prévu le lendemain.

Coureur de marathon à l'arrivée
Finish ! Et en forme il semblerait. ©Sport Photography

Massada en symbole de la résistance juive

Ce site, situé au sommet d’un socle de calcaire impressionnant, surplombe la mer Morte à 450 mètres d’altitude. En face, on aperçoit les montagnes de Jordanie. C’est Hérode le Grand qui aménage la forteresse de Massada entre 37 et 15 av. J.C. Des prouesses sont alors réalisées pour permettre d’amener l’eau jusque là-haut grâce à un système d’irrigation complexe. Des cultures de vignes, de dattes, de grenades ou d’oliviers y sont même implantées alors que l’endroit est très difficile d’accès encore aujourd’hui.

" Massada ne tombera plus jamais "

Un sentier à fort dénivelé et parsemé de centaines de marches permet d’y accéder. Mais depuis 1971, un téléphérique rend l’ascension beaucoup plus aisée pour les touristes et pèlerins qui viennent visiter en masse le site. Aujourd’hui, Massada est devenue le symbole de la résistance juive contre l’occupant romain, suite au siège de la cité en 73 après J.C. C’est aussi là que viennent prêter serment les soldats de l’armée israélienne par la formule suivante : « Massada ne tombera plus jamais ».

Nous sommes loin du Marathon de Jérusalem, mais quel interêt d’entreprendre celui-ci si on ne s’intéresse pas un minimum à l’histoire de cette région ?

Silhouette de télécabine sur désert
Grimper sur la citadelle de Massada en courant, descendre en télécabine. Fait ! ©Gil Giuglio/Photo-tourisme.com
Vue panoramique de montagnes et désert
Depuis la citadelle de Massada. Un des sites majeurs de l'UNESCO en Israël.©Gil Giuglio/Photo-tourisme.com

Mer Morte et repos des jambes

De mon côté, alors que j’ai pris le téléphérique à l’aller, je me jetterai à corps perdu dans la descente au retour par le chemin qui zigzague à flanc de montagne. Les jambes sont encore courbaturées de la veille mais un peu plus tard, la Mer Morte sera un bain de jouvence dans lequel je me laisserai flotter pour récupérer, le corps enfin apaisé. Apaisé, mais dynamisé par ce Marathon de Jérusalem. 

Femme flottant sur le dos dans Mer Morte
Pour le repos du ou de la marathonienne, quoi de plus naturel que la Mer morte pour y laisser flotter le corps et l'esprit ? ©Itamar Grinberg/IMT

Infos pratiques

Pour organiser votre Marathon de Jérusalem ou un voyage en Israël plus classique, rendez-vous sur le site officiel d’Israël Tourisme.

Pour envisager le marathon de Jérusalem 2024, on peut commencer à l’étudier et même s’inscrire sur www.itraveljerusalem.com

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