Sénégal
Randonnée à dos de Chameau au Sénégal
Bernard Frantz
Envoyé spécial pour Voyagesmag.com
Distance parcourue
100 km
Durée du périple
5 jours
Les inmanquables
Ville de Gandiol
Désert, dunes et cultures maraîchères
Plages infinies sur la cote Atlantique
La ville de Saint-Louis
Mode de déplacement
Le chameau
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A dos de chameau, j’ai randonné durant une petite semaine dans le nord du Sénégal, du côté de Saint-Louis. Une méharée d’un autre temps, un voyage étonnant, une plongée dans une région sauvage et rarement visitée.
Une méharée dans le nord du Sénégal, au départ de la petite ville de Gandiol, est un voyage qui marque : des paysages somptueux, une rare proximité avec les habitants de cette région très sauvage. Toujours accueilli par le sourire, du haut de ma monture, je les ai vus tirer l’eau des puits, travailler dans les champs. Sans compter que diriger un chameau -il s’agit en fait d’un dromadaire- du matin au soir, toute une semaine durant, est une petite aventure en soi.
Dans les Niayes, entre dunes et cultures maraîchères
Direction plein sud : notre petite caravane s’éloigne petit à petit de la civilisation. Pendant que je me familiarise avec mon dromadaire -il y a quand même pas mal de choses à prendre en compte…- les habitations s’espacent, se font de plus en plus rares, jusqu’à disparaître presque complètement. Le décor change assez vite. La plaine aride et desséchée, parsemée d’acacias, fait place aux dunes de sables. Et, entre les dunes, partout où c’est possible, c’est à dire partout où se trouve de l’eau, des cultures maraîchères. Cette région est le jardin du Sénégal ! Oignons, tomates, pommes de terres sont plantés à profusion. Le contraste est d’ailleurs saisissant, entre ces étendues vertes, plutôt nombreuses que sont les Niayes, et le sable des dunes.
Le long de la mer, sur la Grande Côte du Sénégal
Après trois jours d’incursion dans les terres, le retour se fait en bord de mer. La méharée chemine deux jours durant le long de la Grande Côte, une gigantesque ligne droite de plusieurs centaines de km. Des heures magiques, sans rencontrer âme qui vive ou presque. Ici, la mer est très rude et les villages de pêcheurs ne sont pas légion. Il y en a cependant quelques uns : leurs longues barques multicolores sont alors assoupies dans le sable brûlant, attendant de repartir à l’assaut des vagues. Lorsque le soleil est au zénith, le picnic se prend en bordure de plage, à l’ombre des hauts filaos, des arbres plantés en un long cordon pour tenter de retenir l’avancée du sable. Le soir venu, c’est encore sous les filaos, dans une douce quiétude, que la méharée établit son bivouac.
L’exubérante Saint-Louis
Exubérante et fleurie, l’ancienne cité coloniale de Saint-Louis est une conclusion rêvée pour ce voyage au Sénégal. J’ai aimé flâné dans cette ville parsemée d’anciennes demeures, où les rues se croisent à angle droit. Construite à l’embouchure du fleuve Sénégal, elle est l’ancienne capitale du Sénégal et même de toute l’Afrique occidentale française. La ville historique, située sur une île reliée au continent par un pont construit par Eiffel, est d’ailleurs inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco. Du temps de l’Aéropostale, Mermoz et Saint-Exupéry y faisaient escale. Aujourd’hui, Saint-Louis est une ville gaie et colorée, très vivante avec plein de galeries d’art ou de mode, de restos, de brocanteurs… Les quais sont maintenant très animés : pas mal d’entrepôts sont devenus des bars et lieux de concerts. Bref on ne s’y ennuie pas du tout !
Des chameaux au Sénégal ?
Le Sénégal, évidemment, se trouve en Afrique. Mais est-ce qu’on y trouve des chameaux pour autant ? Dans le nord du pays en tout cas, oui. Jusqu’à l’apparition des routes goudronnées, il y a une vingtaine d’années, le chameau était même le principal moyen de transport dans ces régions sablonneuses, voire désertiques que l’on trouve près de Gandiol, une petite ville située à une vingtaine de km au sud de Saint-Louis. Ce bel animal, endurant et fort, y est à son aise. Aujourd’hui, si on en voit encore en liberté dans les dunes, il ne sert plus guère. Cette randonnée à dos de chameau que j’ai eu le plaisir de faire constitue d’ailleurs une première. Un voyage test, avant la commercialisation de ce circuit à la fois éco-responsable et solidaire.
Ne chercher pas à nous piéger. Même s’il s’agit bien de dromadaire (une seule bosse), le langage local évoque plutôt le chameau (deux bosses). Oui, dans ce reportage il s’agit bien de dromadaires, mais les habitants, eux, parlent de chameaux. Ainsi va la vie 😉
Informations pratiques
Cette rando sera commercialisée sous forme de circuit à partir de l’automne 2022 par l’Ucpa. On vous en dira plus à ce moment. Mais sachez qu’il s’agira d’un trek, une rando chamelière : les participants marchent tandis que leurs bagages sont transportés par les chameaux. Une carriole tirée par des ânes sera aussi à disposition. Le soir au bivouac, les marcheurs trouveront une grande tente où ils passeront la nuit.
Y aller
Ne cherchez pas midi à quatorze heure, pour se rendre à Dakar depuis Paris CGD (plus ceux au départ de Lyon). la compagnie Air Sénégal est clairement la plus pratique et le plus avantageux. Il existe à l’heure actuelle 7 vols par semaine. Le vôtre est parmi eux ! (Mention toute particulière pour la gentillesse et le professionnalisme du personnel de bord sur le vol HC 403. Au départ de Paris pour Dakar courant du mois de janvier dernier).
Le plus à savoir
Ce voyage a été réaliser grâce. à a ténacité de notre amis Olivier qui n’a jamais laissé tomber ses amis sénégalais même en plein pandémie.
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