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Quel objectif Nikon 24-70 série Z choisir en reportage voyage ?
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Quel objectif Nikon 24-70 série Z choisir en reportage voyage ? Cela faisait un moment que je voulais mettre en miroir deux zooms aux focales que l’on trouve souvent dans les sacs des photographes en reportage voyage.
Nikoniste de naissance, ce sont les 24×70 f2.8 Z et le 24×70 f4 Z que j’ai embarqué pour ce reportage réalisé dans la région de l’Estérel à l’Est du Var pour une durée de huit jours. Un essai grandeur nature.
Je ne suis pas vendeur de matériel photo. Je n’ai pas les connaissances des ingénieurs qualifiés sur bancs d’essais.
Photographe est ma profession et seules les photos livrées m’intéressent. Pour ça, il faut que je me penche sur la partie technique qui m’est réellement utile sur les terrains. Le reportage c’est 80% de ma production. Il s’agit d’un test vécu. J’espère qu’il éclairera des amateurs ( amateurs, au sens noble) avant un investissement.
(Ah oui ! Pour tester ces objectifs, je n’ai eu aucune rétribution. Il s’agit d’un prêt avant achat de la part du Nikon Plazza à Paris).
Z 24-70mm f/2.8 S 805g, un gros bazar !
805 grammes, c’est presque un kilo qui pend autour du cou. Ajouter un boitier en appendice et des décennies de reportages, ça vous rapproche dangereusement de la morphologie du kangourou.
Dans un studio, aucun problème, mes objectifs sont alignés comme à la parade au plus près du sol. (Pour éviter qu’ils tombent de haut si ça devait arriver). Devant une table d’installation de packshot, je m’en sers comme un chirurgien avec ses ustensiles (sauf que je fais aussi l’assistant du chirurgien).
Sur une situation sédentaire, ce Nikkor Z 24–70 f/2.8 me va très bien. Au chaud et à l’abri, je prends mon temps pour remettre le bouchon sur les lentilles à chaque fois qu’il le faut.
En reportage, c’est autre chose. 805 grammes ajoutés à mon Z6 qui fait 675 grammes = 1,477 kg, c’est beaucoup, surtout que l’avantage premier du boîtier hybride est son poids léger. Sur les longues journées d’un reportage où les rendez-vous s’enchainent jusqu’à tard le soir, j’ajoute un 80-200 f/2.8 de 1,5 kg. Plus 1 ou 2 flashs, un grand-angle…. C’est rapidement 5 kilos dans le sac. Je n’évoque même pas le trépied qui une fois sur trois reste dans le coffre de la voiture. Bénis soient ces instants !
Z 24-70 F/2.8 S, un frimeur !
Mais à quoi sert cet écran sur l’objectif ? À me donner exactement les mêmes infos que j’ai sur les deux écrans du boitier et celui de mon smartphone. Soit quatre écrans à contrôler ! Trop d’éléments à prendre en compte pour mon cerveau au QI inconnu. Quand votre commanditaire et vous-même comptez sur ce cerveau pour la créativité et le minimum d’action requise pour exposer correctement une photo lors de la prise de vues, ce surplus d’écrans devient contre-productif. Autant que je peux, je bannis les choses fragiles de mon sac-photo pour réduire les risques de casse. Mon verdict : cet écran est en trop.
Z24-70 F/2.8 S, piqué excellent
Côté rendu des images, rien à dire c’est un Nikkor très haut de gamme de la dernière génération. On ne peut être déçu par son piqué. Qu’il soit central ou sur les bords de l’image. Même sur un packshot fond blanc, aucune trace de vignettage à f2.8 à l’œil nu. (En même temps, qui regarde vos photos avec un microscope ?). Quant à être gêné par une aberration chromatique ? Toujours impossible à détecter dans le cadre d’un reportage ou d’un travail de studio.
Z 24-70mn f/4, recommandé par les ostéopathes
500 grammes ! Soit 2 petites plaquettes de beurre. L’argument qui fait mouche quand on est un boomer, donc équipé d’un squelette qui a vécu. (Un jour ça sera mon cas, j’y songe).
Pour le reportage, je suis formel, outre la qualité optique et la robustesse, c’est le poids ajouté à l’encombrement qui sont primordiaux. Gérer le poids qui se transforme non pas en douleur, mais en gêne latente, ça finit par accaparer l’attention dont j’ai besoin sur un reportage pour avoir de la continuité dans l’élaboration de mon récit photo. Ces 500 grammes sont tout à fait acceptables pour une telle focale passe partout et il est fréquent de faire un reportage avec cette seule focale.
Z24-70mn f/4, encombrement et poids parfaits
Côté encombrement, ce n’est pas mal non plus. La forme homogène des objectifs Z est très bien adaptée pour les glisser dans un sac photo et même une poche de jean (j’ai essayé, ça le fait). Un aspect très pratique de la bête quand on doit dégainer, rengainer sur une séance de photos de rue par exemple.
Attention tout de même à ce blocage du barillet en position fermée. Pour moi c’est nouveau. J’ai mis une matinée avant d’assimiler un bon réflexe pour ne pas m’en faire un ralentisseur au déclenchement.
Z 24-70mn f/4, pare-soleil ou pare-chocs ?
C’est mon avis depuis longtemps, à vous de voir, mais je vire toujours le pare-soleil. Certes, cet addendum protège le précieux caillou, mais un filtre neutre anti-uv fait la même chose si ce n’est mieux. L’avantage du filtre ? Vous ne doublez pas la longueur de votre objectif avec cet appendice en plastique. Tel un Sioux, vous pouvez vous approcher d’un sujet humain au plus près sans vous faire repérer. (Si c’est le cas d’une configuration de photographie discrète).
Certes, le pare-soleil évite les mauvais flares, mais a contrario, il vous interdit les bons flares de contre-jour aujourd’hui à la mode dans pas mal de magazines. Cette lentille neutre supplémentaire protège mon objectif et me fait gagner de la place, donc de la discrétion. Le pare-soleil aura pour moi son utilité en studio et nulle par ailleurs.
Je vois déjà les puristes me dire “ oui, mais une lentille si neutre soit-elle, dégradera la qualité de l’image “. Oui, oui, en théorie c’est vrai, mais à moins de faire pour la NASA des relevés topographiques au millimètre depuis une station orbitale, aucun oeil humain, ni même celui d’un lynx ne détectera un astigmatisme qui doit approcher des 0,0001 % sur votre image.
Conclusion à la question : quel objectif Nikon pour le reportage ?
Les deux objectifs sont de qualité professionnelle. Bien sûr le 2.8 avec ses 17 lentilles réparties en 15 groupes dont 4 asphériques et 2 autres en verre ED est une bête de performances avec un rendu optimal dès la pleine ouverture. Je consacrerai cet objectif à un usage tranquille, de type studio à cause de ses mensurations importantes. Les outils lourds et longs annulent les avantages des boitiers hybrides performants, intelligents, petits, légers et aptes à vous sortir des situations les plus sombres. À proprement parler. Ces situations qu’on rencontre sur les terrains des reportages photo.
Le 24-70 f2.8 Serie Z, est très pratique si vous faites beaucoup de studio et que vos revenus sont dans ce domaine, supérieurs ou égaux à 6000€ par an. Dans ce cas, ce ne serait pas un non-sens d’investir sur ce 24×70 f2.8 série Z.
24-70 f4 série Z, le rapport qualité prix acceptable pour un pro
Quant au Z 24×70 f4, au niveau de mes connaissances et de mes besoins, sa qualité optique est irréprochable. Sur le marché, son rapport qualité-prix, en fait probablement l’un des meilleurs objectifs trans-standard doté d’une ouverture moyenne, mais constante. À l’heure des pleins formats aux grands capteurs magiques qui permettent de monter à 32000 ASA sans problème, je ne vois pas pourquoi se passer d’un tel outil ?
Autre argument, j’ai été invité à travailler sur la ville de Porto au Portugal. La puissance invitante avait été séduite par des photos de reportage faites uniquement avec un 24-70 F4 Série Z.
Par ailleurs, jamais le service photo d’un magazine ne m’a dit “ Gil, tes photos ont une aberration chromatique primaire naissante sur les diaph f/9. On n’achète pas ton sujet “.
Non ! Soit j’ai joué de malchance avec une mauvaise météo ou je me suis trompé de casting et le verdict de la rédaction est : “ on ne prend pas le sujet “. Soit le reportage est pertinent, il arrive au bon moment et je le vends. Peu importe s’il a été fait avec un objectif Nikon à 500 ou 2500 €.
Une notion à ne jamais oublier avant de faire un chèque pour renouveler son matériel. Un conseil qui s’adresse aux pro bien sûr. Les amateurs sont avant tout des amoureux de la photo. Et quand on aime…
Merci qui ?
Merci au staff de Nikon Plaza pour sa patience et les conseils de bons sens et de simplicité qui m’ont aidé à aborder ce thème : Quel objectif Nikon Série Z pour le reportage voyage ? Spéciale dédicace à Sébastien pour sa réactivité et pour m’avoir dépanné vitesse grand V.
Un grand merci au staff d‘Estérel Côte d’Azur pour l’accueil et les points d’intérêts suggérés pour avancer sur ce reportage.
Les photos de ce reportage seront bientôt visibles et disponibles sur le site Photo-tourisme.com . Des photos en haute-résolutions pour des téléchargements ou des tirages de toutes les dimensions et sur tous les supports imaginables.
10.000 photos à commander en ligne.